Le vendredi 12 juillet 2024 , une équipe de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), dirigée par le Commissaire Mme Léa Pascasie Nzigamasabo, Secrétaire de la CVR, a animé une séance d’information et de sensibilisation à l’École Normale Supérieure (ENS) de Bujumbura. L’objectif : informer cette communauté sur les atrocités et autres crimes de masse commis au Burundi depuis la période coloniale jusqu’au génocide de 1972-1973.
Cette séance comprenait une présentation PowerPoint des activités, missions, réalisations et résultats de la CVR dans sa quête de vérité et un film documentaire CVR , exercice 2018-2022. Les violences de ces périodes ont conduit à la qualification de divers crimes au Burundi par la CVR. Ces crimes incluent des crimes économiques causés par les colonisateurs allemands et belges (1896-1962) en connivence avec les missionnaires catholiques, l’assassinat du prince Louis Rwagasore, des syndicalistes de Kamenge, jusqu’au génocide de 1972-1973, comme le démontrent les enquêtes de la CVR.
Une partie de la communauté de l’ENS présente dans la salle.
Une quête de paix et de cohésion sociale
Commissaire Léa Pascasie a précisé que le but de cette conférence n’était pas de raviver les blessures du passé, mais de connaître la vérité pour vivre en paix, en sécurité et en cohésion sociale. Elle a souligné que, si le Burundi vit en paix, le projet « Burundi développé en 2040, émergent en 2060 » sera réalisable.
De gauche à droite : Mme Léa Pascasie NZIGAMASABO, Secrétaire de Bureau de la CVR, et Prof. Hassan NASARA, Directeur Général de l’ENS.
Les Commissaires appellent à la reconnaissance des faits
D’autres Commissaires ont insisté sur la nécessité de reconnaître les faits et les qualifications de la CVR concernant les crimes commis au Burundi. Me Déo Ndikumana a dénoncé les tentatives de discréditer les enquêtes de la CVR, affirmant que les Commissaires, indépendamment de leur appartenance politique, travaillent en synergie et prennent des décisions consensuelles.
Me Déo NDIKUMANA, Commissaire de la CVR : « Les Commissaires de la CVR travaillent en synergie et prennent des décisions consensuelles. »
Une reconnaissance indispensable pour la guérison
Pour l’Abbé Pascal Niyonkuru, certains Burundais refusent de reconnaître qu’ils sont encore malades. Il faut d’abord accepter cette maladie avant de commencer le processus de guérison. Ainsi, le Burundi pourra se rétablir, affirme-t-il.justifier
Abbé Pascal NIYONKURU, Commissaire de la CVR : « Il faut d’abord accepter que nous sommes malades, puis la guérison viendra. »
Un échange fructueux avec la communauté
Après la présentation et le film documentaire « CVR, exercice 2018-2022 », les enseignants et étudiants de l’ENS ont posé de nombreuses questions. Ils ont voulu connaître l’origine des ethnies au Burundi, bien que certaines sources historiques affirment que les ethnies ont été créées par le roi belge à travers le décret-loi de 1925, qui a conduit à des discriminations envers les Bahutu et les Batwa dans les instances de prise de décision.
Séance de questions et réponses : les enseignants et les étudiants de l’ENS posent des questions aux commissaires de la CVR.
Des préoccupations variées
D’autres questions portaient sur l’état de réconciliation au Burundi depuis la création de la CVR, la fin de la politique de quotas ethniques dans les services et institutions, les conflits fonciers et l’instauration d’une journée dédiée à la commémoration du génocide commis contre les Bahutu en 1972-1973. Les Commissaires présents ont exhorté les Burundais à être des pionniers de la paix et à bâtir un Burundi meilleur, dépourvu de toute forme de discrimination socio-ethnique.
Prof. Hassan NASARA, Directeur général de l’ENS : « Cette rencontre avec la CVR se présente pour nous comme une autre façon de se ressourcer sur l’histoire du pays. »
Le Professeur Hassan Nasara, Directeur général de l’ENS, a salué la CVR pour cette conférence, la qualifiant d’importante pour enrichir les connaissances des enseignants et étudiants. Cette rencontre a offert une précieuse opportunité de ressourcement pour toute la communauté estudiantine.