Les enseignants de l’ENS s’interrogent sur les origines des ethnies au Burundi et appellent à une réconciliation véritable

Les enseignants de l’ENS s’interrogent sur les origines des ethnies au Burundi et appellent à une réconciliation véritable

La CVR a tenu une séance de sensibilisation à l’endroit de la communauté de l’École Normale Supérieure (ENS). Les enseignants présents ont été informés sur les recherches menées par la CVR en rapport avec les violations des droits de l’homme au Burundi, à partir de la période coloniale jusqu’au génocide de 1972-1973. Suite à cette présentation, certains enseignants ont partagé les échanges sur les origines des ethnies au Burundi à base des différentes théories existantes.

Débat autour de la loi belge de 1925

N.A, l’un des enseignants, a expliqué la complexité de la question ethnique au Burundi. Selon lui, bien que la CVR attribue les origines des ethnies au décret-loi belge de 1925, d’autres ouvrages, tels que « L’Atlas des origines des africains à nos jours » de Bernard Migrant, suggèrent d’autres origines pour les Bahutu et les Batutsi. Il a également évoqué la difficulté actuelle de différencier ces ethnies sur la base de critères morphologiques. En outre, il a suggéré l’abolition de la loi de 1925 si celle-ci est réellement à l’origine des conflits ethniques.

Séance de questions et réponses

Appel à des recherches scientifiques et à l’unité nationale

Face aux défis de la réconciliation, cet enseignant a exhorté la CVR à entamer des recherches scientifiques plus poussées, incluant l’utilisation de la datation par carbone 14, pour confirmer les vérités historiques. D’autres enseignants ont exprimé leurs inquiétudes quant à la transmission des erreurs passées aux nouvelles générations. Ils ont appelé la CVR à inviter les organisations internationales pour contribuer dans la résolution des questions liées aux origines ethniques. Ils ont également insisté sur la nécessité pour les Burundais de s’unir pour construire un avenir commun pour atteindre les objectifs de la vision 2040, le Burundi pays émergent, et 2060, le Burundi pays développé.

Léa Pascasie Nzigamasabo, secrétaire de la CVR, a déclaré : « Les étudiants, futurs cadres de l’État, doivent connaître le passé pour vivre en paix et en harmonie »

Léa Pascasie Nzigamasabo, secrétaire de la CVR, a conclu en soulignant l’importance de faire connaître le passé réel aux enseignants et étudiants, futurs cadres du pays. Elle a affirmé que comprendre pleinement l’histoire du Burundi est essentiel pour la prise de décisions éclairées et pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale. La réconciliation, selon elle, est un processus continu qui repose sur la connaissance et la reconnaissance du passé.

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